Le plasticien belge Wim Delvoye met en scène au musée d'art moderne de Nice des cochons tatoués. La Fondation 30 Millions d'Amis condamne cette utilisation scandaleuse des
animaux.
Les sept cochons naturalisés et tatoués présenté au public par le musée niçois d'art moderne et d'art contemporain (MAMC) proviennent d'une ferme chinoise que l'artiste belge Wim
Delevoye a achetée il y a plus de 10 ans. Lors d'une exposition similaire en février 2009, en Belgique, il expliquait comment se réalisait son "oeuvre" : "On tatoue le cochon
quand il pèse 35 kilos et un saigneur vient le tuer quand il atteint 200 kilos. Puis la peau est nettoyée, congelée et ramenée en Belgique pour être tannée par un spécialiste.
Enfin, elle peut être présentée, selon sa qualité, comme un trophée de chasse tendue sur un cadre comme une toile. Parfois, je fais empailler l'animal." Sans commentaire ! A
l'achat, une de ces "oeuvres" peut atteindre jusqu'à 130 000 €.
Une pratique interdite en Suisse
Les premières polémiques entourant les pratiques de cet artiste belge datent de 1995. Il a, depuis, fait des émules. Andy Fehan, tatoueur d'origine texane vivant aujourd'hui en
France, tatoue non seulement des cochons mais aussi des chiens.
Aux Etats-Unis, le combat s'organise autour de l'interdiction du tatouage artistique sur des animaux. De ce côté de l'Atlantique, cette pratique est déjà interdite en Suisse,
comme l'explique Franz Geiser de l'office vétérinaire fédéral helvétique : "Le tatouage est une pratique douloureuse or, un article fondamental de la loi de protection des
animaux dans notre pays stipule que les douleurs, dommages, souffrances ou angoisses infligés à un animal qui ne sont pas justifiés, sont interdits. Il n'est donc pas question
d'autoriser un tatouage sur un animal."
L'Ordre des Vétérinaires aux abonnés absents
En France, le Conseil National de l'Ordre des Vétérinaires n'a pas souhaité donner suite aux demandes de la Fondation. En revanche, le Syndicat National des Artistes Tatoueurs
(SNAT) a tenu à préciser que : "Aucun tatoueur, même débutant, n'utilise d'animal, quel qu'il soit, pour s'entraîner à tatouer. Si tel était le cas, ce serait absolument
exceptionnel et condamnable. Les apprentis tatoueurs formés par un maître d'apprentissage sont directement confrontés à de la peau d'humains... vivants bien entendu ! Les
"cobayes" peuvent être les apprentis eux-mêmes, leur maître d'apprentissage, des amis consentants ou bien encore des clients informés et "expérimentés" en matière de
tatouage."
Dans les colonnes du quotidien Nice Matin (12/02/10), Gilbert Perlein, président du MAMAC tente quant à lui de minimiser l'impact d'une telle exposition : "Bien que la
démarche de l'artiste puisse être perçue comme dérangeante voire provocatrice, elle sert néanmoins à poser le débat de l'exploitation animale."
La Fondation 30 Millions d'Amis quant à elle dénonce et condamne fermement de telles pratiques qui heurtent la sensibilité du plus grand nombre.
Article publié le : 26-02-10
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